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Turn over et tour de vote à la Rote romaine

Les décisions de la Rote romaine se présentent toujours comme un avis collectif, les auditeurs étant désignés par le terme Domini (Messieurs)[1] : ‘Domini persisterunt in resolutis’, Domini affirmative responderunt’ (‘Ces Messieurs ont confirmé la décision précédente’, ‘Ces Messieurs ont répondu par l’affirmative’). Parfois, le rédacteur – en l’occurrence, Séraphin Olivier-Razali – précise que la décision a été prise à l’unanimité, sans contradiction, par tous les auditeurs : ‘Fuit unanimiter per omnes Dominos conclusum’, ‘Domini unanimiter censuerunt, ‘Fuit per Dominos nemine contradicente conclusum’). Il arrivait, au contraire, que les auditeurs ne partagent pas le même avis (Domini… non fuerunt concordes) et que les votants se divisent en deux parts, égales ou inégales, sur la réponse à la question (dubium) posée par l’auditeur rapporteur (ponens) : ‘quantum ad primeram difficultatem, maior par Auditorum erat in sententia …. quantum ad secundam difficultatem, maiors pars Dominorum quoque censebat’[2]. Dans ce billet, je montrerai que le terme Domini recouvre un organisme en constant renouvellement, puis je préciserai comment il est possible, pour une décision donnée, d’identifier quels ont été les auditeurs ayant pris part au vote. Je passerai ainsi du turn over au « tour » de la Rote.

La composition internationale de la Rote

Nommé auditeur de Rote le 26 Novembre 1565 après des études de droit à l’université de Bologne, Séraphin Olivier-Razali (1538-1609), natif de Lyon, fut promu le 26 août 1602 Patriarche d’Alexandrie (un titre qui n’impliquait ni résidence en Égypte, ni fonctions auprès des fidèles), puis créé cardinal par Clément VIII le 9 juin 1604 [3]. Désigné à la Rote par son prénom latinisé Seraphinus, ou par son nom Olivarius, Séraphin Olivier-Razali avait été proposé au pape Pie IV par le roi de France pour être auditeur de Rote. À cette époque, la France sortait de la première guerre civile de Religion et Charles IX, tout juste majeur, accomplissait un grand tour du royaume avec sa mère Catherine de Médicis. Capitale de la catholicité et de l’État de l’Église, Rome était une mosaïque de « nations ». Sa population (100 000 habitants à la fin du XVIe siècle) comptait plusieurs milliers d’Espagnols et de Français, à côté des Florentins, Anglais, Allemands, Bretons, etc. Si le Sacré collège des cardinaux était composite, avec des porporati de diverses nations italiennes et ultramontaines, le tribunal de la Rote est le seul organisme de la Curie dont la composition internationale se fixa progressivement selon des quotas déterminés.

Le nombre d’auditeurs resta limité à douze par la bulle Romani pontificis de Sixte IV émise en 1472, et jusqu’en 1870 ; au cours du XVIe siècle, la composition du collège rotal par « nations » se précisa dans une certaine continuité avec le XVe siècle, sans que l’on sache précisément à quelle date la nomination d’un auditeur fut concédée au roi de France, à l’Empereur du Saint-Empire, ainsi qu’aux rois de Castille et d’Aragon dont les couronnes, réunies par le mariage d’Isabelle et Ferdinand en 1474, relevèrent par la suite d’un unique monarque. Les villes qui furent gratifiées du privilège d’avoir un auditeur à la Rote sous des modalités diverses sont les suivantes : en 1508, sous Jules II, Bologne, ville de l’État de l’Église et siège d’une célèbre université ; sous Pie IV, Milan, dont l’auditeur Pomponio Cotta prit ses fonctions en 1562 ; en 1585, sous Sixte V, Venise, en la personne de Francesco Mantica arrivé l’année suivante ; en 1598, sous Clément VIII, Ferrare, après son intégration à l’État du pape. Selon De Luca, l’un des autres auditeurs restant était toujours un « Étrusque » originaire alternativement de Pérouse ou de Sienne ou Pise « ou d’une autre grande ville d’Étrurie », ce qui résultait d’un usage et non d’un privilège [4]. Trois sièges demeuraient à l’entière disposition du pape, qui y nommait habituellement des Romains. On avait ainsi au XVIIe siècle différents modes de nomination des auditeurs par le pape : par son choix direct (deux Romains, un Bolognais, un Ferrarais, un « Étrusque »), ou parmi des hommes proposés par l’Empereur, les rois de France et d’Espagne, la République de Venise et le Sénat de Milan.

Le collège se renouvelait non pas collectivement à des échéances fixes, mais par le remplacement d’un homme par un autre, lorsque qu’un auditeur mourait en poste, était promu à d’autres fonctions, ou relevé de sa charge. Selon l’exposé de De Luca écrit dans la seconde moitié du XVIIe siècle, l’auditeur choisi selon l’une des modalités exposées plus haut était institué par un motu proprio du pape. Suivaient diverses cérémonies et formalités d’admission d’une durée d’environ six mois, à l’issue desquelles l’élu pouvait enfin prendre le titre d’auditeur de Rote. Toutefois, lors de sa première participation à une séance du tribunal, il ne prenait pas part au vote, afin de pouvoir former son jugement en coutant les auditeurs expérimentés.

Chapeau et armes du cardinal Séraphin Olivier-Razali,
in Pierre Frizon, Gallia purpurata, 1638.

Nous n’avons pas la date de la première séance à laquelle Séraphin a participé, mais on peut penser qu’il a été assez rapidement opérationnel. Parmi ses 1500 décisions publiées en 1614 par son ami Lorenzo Vitali, la première, Romana Mercedis (cause romaine sur la liquidation d’une somme de 280 écus) est datée du 15 février 1566, et la dernière, Romana residui dotis (cause romaine sur le paiement du reliquat d’une dot de 1600 écus), du 4 juin 1604. C’est sur ce segment temporel de 1565 à 1604 que nous pouvons dresser la liste des auditeurs qui furent ses collègues au tribunal de la Rote, à partir notamment de l’ouvrage d’Emmanuele Cerchiari dont les indications, toutefois, sont parfois incomplètes, voire peut-être pas totalement exactes. La distribution des auditeurs par siècles effectuée par Gnavi (96 pour le XVIe siècle, 83 pour le XVIIe siècle) donne en effet une image très statique de l’institution [5].

Photos de rentrée à la Rote

On ne voit pas quel a été le prédécesseur français de Séraphin Olivier-Razali, Cerchiari indiquant pour sa part qu’il a été nommé en remplacement de Giovanni Battista Rota Pedemontanus, qui n’était resté en fonctions qu’un an, en 1563. Toujours est-il qu’à son arrivée, Séraphin se trouvait le dernier dans la hiérarchie du collège rotal, composé de :

  1. Giulio Oradino (Pérouse)
  2. Paolo Emilio Veralli (Rome)
  3. Giovanni Battista de Rossi dit Rubeus (Rome)
  4. Giovanni Aldobrandini (Florence)
  5. Gabriele Paleotti (Bologne)
  6. Gaspar Gropper dit Gropperius (Empire)
  7. Pomponio Cotta (Milan)
  8. Francisco Sarmiento de Mendoza dit Sarmentius (Castille)
  9. Giacomo Grati (Bologna)
  10. Cristobal Robuster dit Robusterius (Aragon).
  11. Séraphin Olivier-Razali (France)

Le collège rotal n’était pas toujours au complet, comme le montre le Diarium de Séraphin Olivier-Razali relevant la composition du tribunal à la rentrée d’octobre. Les mouvements étaient annoncés : à la rentrée de 1586, Francisco Mantica, originaire d’Udine dans la République de Venise, remplaça Ippolito Aldobrandini créé cardinal le 18 décembre 1585, et le Pérugin Napoleone Comitoli remplaça Francesco Cantucci, devenu évêque de Lorette. À la rentrée suivante fut annoncé le remplacement de Cristobal Robuster par Francisco Peña ; mais la place de l’auditeur aragonais resta vide pendant toute l’année jusqu’à l’arrivée effective, en octobre 1588, de Peña, Hispanus aragonensis, nommé au titre de la couronne d’Aragon. Le 3 octobre 1589, jour de la reprise des séances après trois mois de vacances, le collège se composait de :

  1.  Giovanni Battista de Rossi dit Rubeus (Rome) – absent
  2. Séraphin Olivier Razali dit Olivarius (France)
  3. Lorenzo Bianchetti dit Blanchettus (Bologne) – absent
  4. Marcello del Buffalo dit Bubalus (Rome)
  5. Pietro Francesco Gessi dit Gipsius (Bologna)
  6. François d’Heur dit Oranus (Empire)
  7. Girolamo Pamphili dit Pamphilius (Rome)
  8. Flaminio Piatti dit Platus (Milan)
  9. Francesco Mantica (Venise)
  10. Napoleone Comitoli dit Comitulus (Pérouse)
  11. Francisco Peña dit Pegna (Aragon).

Le journal de Séraphin précise que Vacat locus Castelonensis, « le siège du Castillan est vacant ». La rentrée de 1590 fut perturbée par la mort de Sixte V le 27 août, suivie d’un conclave et de l’élection d’Urbain VII le 15 septembre, puis de la mort du nouveau pontife dès le 27 septembre et, enfin, de l’élection de Grégoire XIV le 5 décembre. Deux sièges restaient vacants à la Rote, celui de l’auditeur de Castille Gregorio Bravo de Sotomayor (mort le 2 décembre 1590), et celui d’un Romain : il fallait remplacer Rossi mort le 2 septembre 1590. En février 1591, Giovanni Garzia Mellini fut présenté pour ce siège. En revanche, il fallut attendre le 9 décembre 1592 pour que soit présenté Andrés Fernández de Cordoba, auditeur castillan. Entre temps, la composition de la Rote avait encore changé, selon les annonces faites à la rentrée d’octobre 1591 : Pompeo Arrigoni, Romain, avait succédé à Marcello del Bubalo ; le Milanais Piatti (promu cardinal le 4 mars 1591) avait été remplacé par son compatriote Alessandro Litta, et le Pérugin Comitoli (désormais évêque de Pérouse) avait laissé sa place ; son compatriote Francesco della Penna fut effectivement admis le 27 novembre 1592.  

Lorsqu’il devint Patriarche d’Alexandrie en 1602, Séraphin était doyen de la Rote depuis la rentrée de 1590, ayant succédé dans cette charge au défunt doyen Giovanni Battista de Rossi. Le tribunal se composait, par ordre d’ancienneté de :  

  1. Séraphin Olivier-Razali
  2. Girolamo Pamphili dit Pamphilius (Rome) ; il succéda à Séraphin comme doyen le 26 août 1602
  3. Francisco Peña dit Pegna ou Penia (Aragon)
  4. Giovanni Garzia Mellini dit Millinus ou Mellinus (Roma)
  5. Alessandro Litta (Milan)
  6. Andrès Cordoba dit Corduba (Castille)
  7. Alessandro Giusti dit Justus (Pérouse)
  8. Orazio Lancellotti dit Lancellottus (Roma)
  9. Francesco Sacrati dit Sacratus (Ferrare)
  10. Giovanni Battista Coccini dit Coccinus (Venise)
  11. Alessandro Ludovisi dit Ludovisius (Bologne)
  12. Hermann Ottemberg dit Otttemberghus (Empire)

En définitive, 42 auditeurs ont siégé aux côtés de Séraphin Olivier-Razali au cours de sa carrière, les uns pour de très courtes périodes, d’autres pendant de longues années comme Paolo Emilio Veralli (auditeur de 1551 à 1577), Lorenzo Bianchetti (1572-1596), Marcello del Buffalo (1577-1591) ou Francisco Peña (1588-1612). Le collège rotal réunissait donc des auditeurs de générations diverses, et dont l’engagement au sein de l’institution était inégal. Les Italiens étaient plus susceptibles d’être élevés à la pourpre : c’est le cas, durant l’auditorat de Séraphin, de ses collègues Gabriele Paleotti (1565), Scipione Lancellotti (1583), Ippolito Aldobrandini (1585), Flaminio Piatti (1591), Pompeo Arrigoni, Lorenzo Bianchetti et Francesco Mantica (promus au consistoire du 5 juin 1596). D’autres devenaient régents de la Pénitencerie (Girolamo Pamphili, Alessandro Giusti, Orazio Lancellotti) ou étaient envoyés dans des évêchés. La longévité de Séraphin Olivier-Razzali à l’auditorat constitue l’exception, plutôt que la règle. Le terme Domini employé dans les décisions tend à estomper la présence d’individualités diverses au sein du tribunal ainsi que le mouvement constant de renouvellement de l’effectif. La Rote apparaît ainsi comme une étape dans de nombreuses carrières ecclésiastiques, ce qui devait favoriser la diffusion des usages rigoureux du tribunal en matière de normes procédurales et d’administration de la preuve, et l’influence de la jurisprudence de la Rote.   

Le tour de vote

À une échelle plus fine à présent, voyons s’il est possible d’identifier les Domini pour une cause donnée, par exemple la “cause romaine de paris” (Romana Scomissarum) examinée lors de la séance du vendredi 30 octobre 1587[6]. La cause concerne les plaintes des gens de la Curie qui ont contracté des contrats de prêts sur la nomination des cardinaux, pensant que la prochaine promotion n’aurait lieu qu’à l’automne ; la promotion de l’Anglais William Allen le 12 août 1587, événement totalement inattendu, avait ruiné leurs espérances de gains, et ils s’adressèrent au pape Sixte V pour demander l’annulation des contrats de paris [7]. L’affaire, confiée à l’auditeur romain Lorenzo Bianchetti (Blanchettus), fut discutée en présence de neuf auditeurs : Robusterius qui faisait office de doyen, Olivarius, Bubalus, Gipsius, Oranus, Pamphilius, Plattus, Mantica et Comitulus. Le 30 octobre 1587, les corresponsales de Blanchettus sont Gipsius, Pamphilius, Mantica et Comitulus.

Les auditeurs, explique De Luca, siègent autour d’une table circulaire. L’auditeur le plus ancien a la charge de doyen, ce qui ne lui donne aucune charge particulière, sinon que les auditeurs se positionnent par rapport à lui. L’auditeur immédiatement plus jeune que lui (c’est-à-dire arrivé juste après lui à la Rote) siège à sa droite, à sa gauche siège le 2e plus ancien, et ainsi de suite en ordre d’ancienneté descendant. À la mort d’un auditeur, celui qui est immédiatement plus jeune prend sa place. Le rapporteur expose le dossier, puis seuls quatre auditeurs, ceux qui siègent à sa gauche, donnent leur avis on les appelle coadjuteurs (corresponsales), et ils sont considérés comme les conseillers du rapporteur. Celui-ci, n’ayant pas voix dans la résolution de la cause, est considéré comme une sorte de juge incompétent ou idiot (imperiti, seu idiotae), selon De Luca. Les autres auditeurs écoutent. S’ils donnent la même sentence de façon concordante, l’affaire est considérée comme résolue, et même s’ils sont trois à être du même avis, le 4e étant d’un avis différent. Dans les cas les plus difficiles, exceptionnels, l’ensemble du collège rotal est appelé à donner son avis et à voter. Le rapporteur recueille leurs avis, le reçoit par écrit, puis met en forme la décision dans un texte qui porte, lui aussi, le nom de « décision » [8]. Ce système permettait donc de placer la décision entre les mains d’un quatuor d’auditeurs de générations et d’origines diverses, les plus récemment arrivés confrontant leur point de vue avec leurs aînés. Les vota individuels des auditeurs n’ont pas été conservés pour les XVIe et XVIIe siècles. Les archives du Vatican en conservent un fonds pour le XVIIIe siècle, qui peuvent permettre d’étudier de plus près les divergences d’avis au sein du tribunal. 


Comme le navire de Thésée dont les pièces étaient remplacées progressivement, le collège rotal se renouvelait régulièrement, au rythme du remplacement d’un auditeur par un autre. Et, de même que, selon Plutarque, les philosophes se demandaient si le navire restait le même ou devenait un autre, on peut s’interroger sur les changements advenus, au fil du temps, dans le profil des auditeurs et dans la nature des affaires jugées devant la Rote, alors que le tribunal traversait les siècles.

Annexe : Liste des auditeurs ayant siégé à la Rote pendant l’auditorat de Séraphin Olivier-Razali

  1. Alessandro Giusti dit Justus (Pérouse)
  2. Alessandro Litta (Milan)
  3. Alessandro Ludovisi dit Ludovisius (Bologne),
  4. Alfonso Maria Binarini (Milan)
  5. Andrés Fernández de Cordoba dit Corduba (Castille)
  6. Bonsignore Finetti (Bologne)
  7. Camillo Pellegrini (Venise)
  8. Cesare Grassi (Bologne)
  9. Cristobal Robuster dit Robusterius (Aragon).
  10. Dyonisio Ratta (Bologne)
  11. Flaminio Piatti dit Platus (Milan)
  12. Francesco Cantucci (Pérouse)
  13. Francesco della Penna (Pérouse)
  14. Francesco Mantica (Venise)
  15. Francesco Sacrati dit Sacratus (Ferrare),
  16. Francisco Peña dit Pegna (Aragon)
  17. Francisco Sarmiento de Mendoza dit Sarmentius (Castille)
  18. François d’Heur dit Oranus (Empire)
  19. Gabriele Paleotti (Bologne)
  20. Gaspar Gropper dit Gropperius (Empire)
  21. Gaspare Visconti dit Vicecomes (Milan)
  22. Giacomo Grati (Bologna)
  23. Giovanni Aldobrandini (Florence)
  24. Giovanni Battista Coccini (Venise)
  25. Giovanni Battista de Rossi dit Rubeus (Rome)
  26. Giovanni Garzia Mellini dit Millinus (Roma)
  27. Giovanni Romeo Barbaccia de Mangiolis dit Barbatius (Bologne)
  28. Girolamo Pamphili dit Pamphilius (Rome)
  29. Giulio Oradino dit Oradinus (Pérouse)
  30. Gregorio Bravo de Sotomayor dit Bravo (Castille)
  31. Hermann Ottemberg dit Ottemberghus (Empire)
  32. Ippolito Aldobrandini / Clément VIII (Rome)
  33. Lorenzo Bianchetti dit Blanchettus (Bologne)
  34. Marcello del Buffalo dit Bubalus (Rome)
  35. Napoleone Comitoli dit Comitulus (Pérouse)
  36. Orazio Lancellotti dit Lancellottus (Roma),
  37. Paolo Emilio Veralli (Rome)
  38. Pietro Francesco Gessi dit Gipsius (Bologna)
  39. Pietro Gicciardini (Florence)
  40. Pompeo Arrigoni (Rome)
  41. Pomponio Cotta (Milan)
  42. Scipione Lancellotti (Rome)
Bibliographie :

Pour étudier cet aspect, l’ouvrage d’Emmanuele Cerchiari, composé à partir des procès d’admission des auditeurs de Rote conservés aux archives du Vatican, est un instrument de travail indispensable, à partir de laquelle nous avons réalisé un tableau général des auditeurs de Rote. L’ouvrage d’Enrico Flaiani fournit également des indications utiles ; publiée en annexe, la liste d’auditeurs due à Gaspare Carpegna (nommé à la Rote le 10 décembre 1664) est l’un des multiples témoignages de l’intérêt que les membres de la Rote, au XVIIe siècle, portaient à l’histoire de leur institution[1]. Cet intérêt est encore plus manifeste dans le répertoire thématique de la jurisprudence de la Rote que l’avocat Teodosio Rossi composa au début du XVIIe siècle sous les encouragements du cardinal Séraphin Olivier-Razali, comme il le rapporte dans la dédicace de l’ouvrage. Rossi présente une compilation des noms des auditeurs de Rote élaborée à partir des collections de décisions qu’il pouvait consulter ; cette liste est assortie des informations que Rossi a pu trouver sur la carrières des auditeurs, dès le XIe siècle.

Sources :
  • Archivio Apostolico Vaticano (AAV), S. Rota romana, Diaria 36 (Journal de Séraphin Olivier-Razali)
  • Bernini, Domenico, Il tribunal della Sacra Rota romana, Rome, 1717.
  • Bondini, Giuseppe, Del tribunal della Sacra Rota Romana, Rome, 1854.
  • De Luca, Giambattista, Theatrum veritatis et Iustitiae, 19 vol., Rome, 1669-1678.
  • Emerix, Jacob, Tractatus seu notitia S. Rotae romanae, in Charles Lefebvre, Deux traités inédits sur la procédure de la Rote romaine, Tournai, 1961. 
  • Rossi, Teodosio Theodosii Rubei Privernatis I.C. Rom. Singularia Ex Sacrae Rotae Romanae Decisionibus selecta in sex partes distributa. Prima hoc volumine continetur. In qua plurium utriusque Iuris conclusionum veritas ex ipsis ddiversorum auditorum decisionibus concordantibus, et ab ipsa Rota declaratis tanquam in lapide Lydio comprobatur. Opus aureum diu desideratum, et multorum annorum vigiliis elaboratum. Cum privilegio Pauli Papae V ad annos XV. Romae, Ex typographia Iacobi Mascardi, 1624.

Bibliographie

  • Cerchiari Emmanuele, Capellani papae et apostolicae sedis auditores causarum sacri palatii apostolici seu Sacra Rota romana ab origine usque ad diem 20 septembris 1870. Relatio historica – juridica, Romae, typis pol. Vaticanis, 1919-1921.
  • Flaiani, Enrico, Storia dell’archivio della Rota romana, Città del Vaticano, Archivio Segreto Saticano, 2026.
  • Gnavi, Alessandro, « Carrière e Curia romana : l’uditorato di Rota (1472-1870) », MEFRIM, 106, 1994, p. 161-202.
  • Dewerpe Alain, Boutier Jean, Nordman Daniel, Un tour de France royal, le voyage de Charles IX (1564-1566), Paris, Aubier, 1984.
  • Poutrin Isabelle, Les convertis du pape. Une famille de banquiers juifs au XVIe siècle, Paris, Le Seuil, 2023.

[1] Appendice 5.

[1] Les exemples qui suivent sont piochés dans les décisions de l’auditeur Séraphin Olivier-Razzali et dans celles de l’auditeur Alfonso Manzanedo de Quiñones.

[2] Perusina Haereditatis coram Seraphino, 27 janvier 1589, dec. 853.

[3] Rossi, Singularia, p. 8.

[4] De Luca, Theatrum veritatis, p. 157.

[5] Gnavi, p. 172.

[6] Diaria 36, p. 217v-128r.

[7] Sur cette affaire, Poutrin, Les convertis, chapitre 1.

[8] De Luca, p. 160.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Isabelle Poutrin (28 janvier 2025). Turn over et tour de vote à la Rote romaine. Rotarom. Consulté le 7 février 2025 à l’adresse https://rotarom.hypotheses.org/2621


Isabelle Poutrin

Professeure d'histoire moderne à l'Université de Reims Champagne-Ardenne

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